Jean-Michel Yolin                                                                                         Charleroi le lundi 3 septembre 2001

Pour un plan d'action visant à aider les PME à se saisir des opportunité des NTIC



 

Le plan d'action que nous proposons comporte les volets suivants:


Il conviendra en outre d'utiliser Internet comme un outil d'une politique de développement local et de rendre les services de l'Etat chargés du développement économique exemplaires dans leur utilisation de l'Internet

1 Une nécessité pour l'administration : travailler en équipe de projet interministérielle

Internet, outil de communication, ou plus exactement de transaction, ne prend tout son sens que quand il se développe dans l'ensemble d'une communauté économique.

Les quelques exemples qui suivent illustrent clairement

 
ð construction : architectes, BTP, fournisseurs de composants du bâtiment,...
ð agriculture, matériels agricoles, produits phytosanitaires,...
ð industrie, courtier d'assurance, logistiques, distribution, publicité...
ð cultureavec les nombreux secteurs industriels qui y sont liés tourisme, transport, télécommunications,....
Il est donc indispensable, dans un souci d'efficacité, que dans ce domaine l'administration puisse travailler en "équipe de projet" interministériel (à Paris comme sur le terrain)

Enfin comme nous l'avons vu les micro-entreprises (artisanat, service, commerce, ...) sont particulièrement à même de tirer profit de cette évolution, mais ont besoin plus encore que les autres d'un environnement favorable pour pouvoir espérer en saisir l'occasion avec succès

2 Informer les PME et les sensibiliser aux enjeux d'Internet

2.1 Une action de sensibilisation est encore malheureusement nécessaire

Certes aujourd'hui il ne paraît plus nécessaire de sensibiliser les industriels à l'existence même d'Internet : il n'est plus possible depuis plusieurs années d'ouvrir un journal ou une radio sans en entendre parler, et un grand événement est inconcevable sans une déclinaison Internet (livres censurés, atterrissage sur mars, visite du Pape, décès d'une princesse, ou le site de Nagano avec ses 635 millions de connections en 15 jours lui-même dépassé par le mundial98 74 millions dans la seule journée du 30 juin, sans parler de loft-story, chaque grand événement depuis battant les records du précédent)

Mais cette information journalistique véhicule 2 niveaux de "leurres" qui finalement dissuadent le chef d'entreprise d'aller plus loin dans sa réflexion :

niveau 1 : l'insécurité des paiements électroniques et l'aspect non professionnel (ludique, voire immoral "naviguer sur une mer infestée de pirates et de violeurs de sirènes...")

niveau 2 :la réduction des usages

Ils conduisent le patron de PME à considérer que ceci ne le concerne pas vraiment et peu d'informations laissent imaginer au chef d'entreprise que la richesse d'Internet se situe bien au-delà et le concerne de façon incontournable. Malheureusement nos multiples contacts sur le terrain, corroboré par les enquêtes comme celles d'Ufb-Locabail www.ufb-locabail.fr, nous permettent de constater, encore cette année, qu'en ce qui concerne les usages "business" d'Internet, une action de sensibilisation reste nécessaire:

Ce n'est encore qu'une toute petite minorité de PME qui a compris à quoi Internet pouvait leur servir pour économiser de l'argent (Achats, télécommunication, couts administratifs, formation, recrutements, gestion financière,...), pour réduire leurs besoins de capitaux (stocks), pour gagner en réactivité, pour pouvoir travailler plus efficacement avec leurs partenaires (conduite de projet ou de chantier) ou pour aborder de nouveaux marchés notamment en trouvant les bons partenaires, pour être en mesure de mieux servir leur client et donc de le fidéliser (SAV, personnalisation, information,suivi des commandes,...), pour recuter de nouveaux collaborateurs

Elles n'ont pas assimilé le fait qu'internet concernait TOUS les métiers de l'entreprise, dans tous les secteurs professionnels et ceci indépendamment de la taille de celle-ci (de l'entreprise individuelle à la Worldcompany)

L'éclatement de la "bulle" financière du Nasdaq les renforce dans leur septicisme et leur attentisme alors même que la véritable mutation en profondeur dans le tissu économique est en train de se réaliser chez leurs concurrents étrangers ou leurs donneurs d'ordre

Beaucoup ne voient pas qu'ils risquent de se trouver exclus brutalement de certains domaines d'activité (automobile, aéronautique, grande distribution,...) qui mettent en place des process d'achat, de conception ou de fabrication qui ne supporteront plus les resaisies d'information ainsi que les délais inhérents à des processus séquentiels

Enfin à côté de l'image "gadget à la mode" propagé par les média et amplifié par la bulle du Nasdaq, Internet garde une image de "haute technologie" et donc de coûts et de besoin de hautes qualification, alors même qu'Internet a surtout apporté la normalisation des interfaces qui permet, par rapport à l'informatique et aux télécommunications traditionnelles, une simplicité dans l'usage, des couts beaucoup plus faibles et une interopérabilité permettant des développements progressifs et modulaires.

Peu encore ont compris que Internet, c'est à dire TCP/IP ce n'est qu'un simple standard, mais que c'est lui qui permet de sortir de l'informatique et des télécommunications "propriétaires", de ses couts et de ses rigidités: l'électricité n'a pu véritablement révolutionner l'industrie que quand la normalisation (220V, écartement des prises, 50 périodes,...) a permis le développement des réseaux électriques et le développement des multiples appareils sachant que leur interconnection permettaitde batir des systèmes complexes, flexibles et évolutifs

Elles n'ont pas non plus compris que de ne pas acheter leur nom pouvait leur couter ultérieurement extrêmement cher

La plupart du temps Internet est encore assimilé à "site web" pour "la notoriété" ou "la boutique en ligne" alors que comme nous l'avons vu ce ne sont que des utilisations extrêmement marginales de cet outil (et qui de plus n'ont de sens qu'intégrés à l'ensemble de la gestion des flux)

Confucius le disait déjà "l'ennemi de la connaissance n'est pas l'ignorance, mais le fait que l'on croit savoir"

Les conclusions de l'évaluation des opérations conduites en Franche Comté en mars 2001 montrent l'ampleur du chemin qui reste encore à parcourirau seuil de 2002

"le constat est amer... les chefs d'entreprise sont encore assez réticents à faire évoluer leur société parce que les NTIC mettent souvent en cause leur organisation et leur gestion de l'information. Même si les entreprises ont de réelles capacité d'adaptation, leurs démarches sont lentes et les freins culturels profonds ... les usages sont encore à leurs balbutiements, ...les élus n'ont toujours pas pris conscience des enjeux des NTIC. Au même titre que les chefs d'entreprises, ils peuvent être aussi la cible d'une campagne de sensibilisation" Hervé Claudet www.action70.com

L'enquête réalisée auprès de 604 dirigeants d'entreprise "traditionnelles" par Taylor Nelson Sofres pour le cabinet Mazar en juillet 2001 www.mazars.com/pdf/etude07-01.pdf vient malheureusement corroborer l'analyse ci-dessus:
Seulement 19 % des patrons français pensent que le Web révolutionnera le fonctionnement de leur société. Ils sont 53% au Royaume-Uni, 44 % aux Pays-Bas.(même si elles sont 45% à penser que ces évolutions radicales n'auront lieu que d'ici un à deux ans notamment en ce qui concerne les profonde bouleversements attendus en terme d'organisation).
L'enquête met clairement en évidence un très fort décalage Nord/Sud,(pays Anglosaxons/Pays Latins) : d'un côté le Royaume-Uni, les Pays-Bas, de l'autre, la France et l'Espagne ... Celles-ci paraissent en effet bien en retard vis à vis de leurs partenaires de l'Europe du Nord:
Si une moyenne de 39% des entreprises interrogées achètent ou vendent sur des places de marchés électroniques (Royaume Uni, 44%), la France n'affiche que 19%.
Pour les sites marchands si la moyenne européenne est de 31%, c'est seulement 11% qui en ont réalisé un en France. Contrairement aux entreprises françaises les britanniques considèrent que la sécurité des paiement n'est pas un vrai problème
De même, les entreprises françaises se placent en dernière position pour mise en place d'un département ou d'une filiale spécialisée e-business avec 15% (moyenne européenne : 29%)
81% des entreprises françaises mettent en avant le manque de confidentialité des échanges pour expliquer leur "prudence" vis à vis d'Internet
Forte divergence sur les objectifs
46% des entreprises britanniques pensent que la Nouvelle économie peut les aider à faire des économies et améliorer leur profitabilité, notamment au niveau des stocks et des achats, 35 % aux Pays-Bas et 16 % seulement en France!).
Les Pays Bas mettent l'accent sur la gestion des ressources humaines: 45% des entreprises sondées ont créé un site destiné au recrutement, 33% ont augmenté de façon notable leur recours au télétravail. 43% estiment que les télétravailleurs travaillent plus que ceux qui viennent dans les locaux de l'entreprise

2.1.1 Les grandes réunions de sensibilisation :En général un coup d'épée dans l'eau

C'est souvent la première idée, ce n'est pas toujours la meilleure: on peut avoir un sentiment de gain de productivité en permettant d'un coup à un grand nombre de chefs d'entreprises d'écouter des gens de grande qualité leur expliquer l'internet et ce qu'ils peuvent en attendre

Malheureusement, au grand dam des organisateurs on constate que ne viennent à ces réunions chronophages que ceux qui sont déjà sensibilisés et qui sont avides d'en savoir plus ou de tester leurs projets:

Les initiateurs de ces manifestations se désolent en outre de voir le faible nombre de vraies PME parmi un public essentiellement constitué d'institutionnels et de sociétés de service qui recherchent le client

Ceci est en fait tout à fait normal car un chef d'entreprise dynamique est en général sollicité de toutes part et doit gérer ses priorités. S'il n'est pas préalablement convaincu qu'il y a un réel enjeu pour son affaire il ne se déplacera pas (n'oublions pas non plus que toutes les entreprises ne sont pas au chef lieu de région):

Pour les organisateurs de "Grands Messes", rappelons leur que "seuls les croyants vont à l'office"

Ceci est encore plus vrai après l'éclatement de la "Bulle" des nouveaux marchés financiers:

Il y a 3 ou 4 ans certains chefs d'entreprise se déplaçaient par curiosité pour en apprendre un peu plus sur une "nouvelle technologie" mystérieuse. Il y a un an ou deux, anxieux devant les couts et les risques, ils se croyaient "obligés d'en passer par là" sans en comprendre l'interet. Aujourd'hui, la faillite des dot.com les rassurent sur leur analyse initiale "c'est un phénomène de mode qui ne concerne pas les PME" et ils reviennent "aux choses sérieuses" en arrétant de perdre du temps avec ces "gadgets"...: tous les organisateurs, malgré les moyens financiers et humains mis sur la table en ont fait l'amère expérience

Récemment par exemple dans une conférence à gros budget parfaitement bien organisée dans une grande métropole régionale, avec des orateurs de grande qualité, couplée à une exposition de haut niveau, un rapide sondage parmi les participants a montré qu'il n'y avait, en dehors des sociétés de prestation de service internet que deux vraies PME:... celles qui témoignaient à la tribune

Les opérations "d'évangélisation" (cf § suivant) sont un préalable incontournable au succès de telles opérations: les chefs d'entreprises préalablement sensibilisés un par un au fait qu'internet pouvait véritablement leur apporter de véritables gains de productivité sont alors demandeurs et participent au choix des thèmes et des orateurs

2.1.2 Une exception : quand c'est le gros client qui organise la cérémonie..

Le seul cas où la méthode consistant à inviter les industriels à une réunion de sensibilisation sans travail de terrain peut marcher c'est lorsque la puissance invitante a une crédibilité incontournable pour faire passer le message comme c'est le cas pour les acheteurs:

Quand le département de la défense (ECRC d'Oakland Oakland Electronic Commerce Resource Center, http://www.ecrc.org un des 16 centres financés par le département de la défense pour aider les PME à maîtriser l' usage d' Internet) organise un séminaire dont le titre est "Using Electronic Commerce to Win Federal Contracts", tous les fournisseurs répondent présent(plus de 1000 PME locales ont répondu à l'appel), car la présensibilisation, montrant qu'il s'agit d'un vrai enjeu, vital pour l'entreprise, est clairement réalisée par les 2 lignes de l'invitation

Il est certain que si, comme pour la qualité, les acheteurs automobile ou les grandes surfaces invitaient ainsi leurs fournisseurs, peu se trouveraient une excuse pour décliner l'invitation.

On peut espérer que des opérations comme net200X http://www.mynet2001.net participeront à cet objectif

2.1.3 Egalement la technique du Coucou, efficace et peu onéreuse

A noter également la "technique du coucou" en profitant d'une réunion professionnelle incontournable et en tirant partie de la présence effective des chefs d'entreprises pour faire passer le message

Ce message doit alors être particulièrement percutant pour atteindre des auditeurs qui se sont mis parfois "en position veille"

2.1.4 Un risque grave: se reposer sur un grand opérateur pour conduire cette sensibilisation

DANGER : certains responsables régionaux, dépassés par les évènements, ou n'ayant pas perçu que le monde avait changé, se laissent circonvenir par des opérateurs pour assurer cette sensibilisation.

Il n'est pas nécessaire de souligner le caractère très contre-productif pour les PME de ce type de sensibilisation nécessairement orienté par de légitimes préoccupations commerciales (ce qui est normal) mais bénéficiant d'un label public d'intérêt général pour ce faire, (ce qui l'est beaucoup moins)

La distorsion de concurrence que cela peut de créer n'est-elle pas susceptible d'entraîner la responsabilité des personnes chargées de mission d'intérêt public concernées?

2.2 Une sensibilisation par une politique de communication au niveau régional ou local

2.2.1.1 L'organisation de concours et de prix

Bien entendu il ne faut pas en abuser mais des concours peuvent être utiles à trois niveaux Dans la logique de ces objectifs il convient de ne pas trop restreindre le nombre de prix décernés.

Se pose alors la question des catégories: celles qui sont habituellement retenues nous paraissent tout à fait inadaptées (B2B, B2C, Start-Up, Grands Groupes, Sociétés de service,...) nous pensons qu'aujourd'hui il est préférable de mettre l'accent sur les fonctionnalités en primant les utilisations les plus performantes d'Internet

Quelques idées de catégories possibles : les Achats, la gestion logistique, le recrutement, la formation et la gestion des connaissance, l'intelligence économique et la veille technologique, la gestion financière, le coengineering, le service après-vente, le suivi des clients, le marketing, la gestion de projet, l'intégration donneur d'ordre sous-traitant, les outils de pilotage stratégiques, l'information financière, les relations avec les administrations, la gestion de crise, l'intégration des nomades dans les intranets, le télétravail,...

Il faudra toutefois veiller à ce que ces actions (et les crédits correspondants) soient gérées par les services directement chargés de l'action auprès des PME : il ne s'agit pas là en effet d'une action de communication visant au premier chef, à mettre en valeur l'action du ministère ou de l'organisme organisateur, mais bien d'une action visant à donner aux entreprises des éléments d'appréciations utiles pour leur prise de décision

la Région Limousin a lancé le concours Acticiel www.acticiel-98.net , qui a permis de mettre en avant plusieurs projets très intéressants comme par exemple:

@ Royal Limoge, &n entreprise de porcelaine, fière de ses 30 000 décors créés en 2 siècles, qui a mis sur Intranet sa base de données artistique et peut ainsi accroître sa productivité et sa créativité

@ Sothis, dont nous avons parlé précédemment animation d'un réseau de prescripteur et de distributeurs

Dans le même ordre d'idées la "fête de Internet" très largement décentralisée montée sur le modèle de la fête de la science, encouragée au plus haut niveau, a pu être utilisée pour sensibiliser aussi les PME notamment à travers les concours Intr@net'99 , net2000 et net2001 www.mynet2001.net et les Electrophées www.finances.gouv.fr ).

2.2.1.2 Une collaboration avec les organes de presse

Au niveau national des journaux comme Le Monde, les Échos, Libération ou l'Usine Nouvelle ont depuis 1997 joué un grand rôle dans la prise de conscience des enjeux d'Internet par les entreprises en offrant à leurs lecteurs des chiffres et des exemples en France mais surtout à l'étranger qui donnent à réfléchir

Il conviendra de travailler en liaison avec la presse technique et la presse régionale (journaux, radio, télévision) qui peut ici apporter une efficace contribution, et qui apprécie de son côté de pouvoir présenter des succès d'entreprises locales.

Sa large diffusion locale en fait un vecteur de sensibilisation très efficace: là encore disposer de la liste des entreprises régionales ayant conduit avec succès des projets internet est très utile

2.3 Un travail d'évangélisation sur le terrain

2.3.1 S'appuyer sur les réseaux qui travaillent déjà au quotidien avec les chefs d'entreprise

Le chef d'entreprise n'allant pas aux réunions, aussi bien faites soient elles, il faut aller à lui.

Un écueil à éviter: lui envoyer un "spécialiste de l'Internet" serait une grave erreur pour trois raisons

Pour ce qui est des actions de sensibilisation proprement dites, il est donc proposé une approche visant à utiliser principalement les réseaux de confiance qui se sont tissés au fil du temps en donnant à ceux-ci les moyens d'apporter les information pertinentes au chef d'entreprise :

L'action des "spécialistes" ne doit être envisagée que dans la seconde étape (prédiagnostics, conseil,...)

La seule méthode qui paraît réellement efficace pour amener le chef d'entreprise à prendre conscience des opportunités que lui offre internet (et des risques qu'il y aurait à l'ignorer) est de s'appuyer sur le réseau des conseillers habituels de l'entreprise, et de capitaliser ainsi sur les réseaux de confiance qui se sont constitué au fil du temps

Il convient donc de mobiliser tous ceux, et ils sont nombreux, dont le travail quotidien est d'aider les PME à renforcer leur compétitivité (ATI des chambres de commerce, conseillers des chambres de métier et d'agriculture, conseillers des chambres syndicales ou des syndicats professionnels, ingénieurs des DRIRE, conseillers en développement technologique, conseillers export, conseillers des associations d'expansion économiques ou des sociétés de reconversion,...)

Ces conseillers peuvent être utilement secondés par de jeunes cadres comme par exemple en Normandie qui a fait appel aux emplois jeunes http://www.rdt-bn.org/ntic et http://srct.ctn.asso.fr/Entite.fr/communic.htm pour apporter un concours à ces opérations de sensibilisation.

2.3.2 Donner à ces conseillers les atouts leur permettant d'être efficaces

2.3.2.1 Une formation aux usages performants et utiles des outils de l'Internet dans une PME

La première mesure sera bien évidemment de commencer par leur donner une formation de base sur les usages efficaces des technologies de l'internet (dès 1998 une formation commune a été mise en place associant Drire et CCI : celle-ci doit être encore amplifiée)

Le présent rapport a été conçu en partie pour répondre à cet objectif et le petit shema accessible à l'adresse www.yolin.net/prediagnostic.ppt permet une vue panoramique des utilisations d'Internet

2.3.2.2 Des moyens techniques permettant une pratique professionnelle quotidienne en adéquation avec le discours

Il va de soi que l'efficacité du propos gagnera quand la pratique du conseiller sera en cohérence avec ses paroles: celui-ci devra disposer autant que faire se peut d'un microordinateur portable portable doté d'un modem et d'une liaison GPRS (et demain UMTS) permettant d'illustrer ses arguments dans l'entreprise devant un écran, et de toucher du doigt les domaines dans lesquels Internet peut concrètement lui apporter quelque chose, notamment en l'invitant à une rapide visite guidée de ses concurrents étrangers sur le Web

Il devra pouvoir s'appuyer sur les outils mis en place par son organisme de rattachement pour donner de la profondeur à son propos (site web transactionnel,...)

Un des dangers serait en effet de se limiter à la partie visible de l'isberg, c'est à dire ce que les entreprises montrent librement sur le web de leurs usages de l'Internet, cette partie visible est estimée à moins de 10% (le fameux syndrome du réverbère conduisant à chercher la pièce là où il y a de la lumière et non là où elle est tombée).

Bien entendu il faudra être extrêmement attentif à ce que cette panoplie technologique n'apparaisse pas comme des gadgets décoratifs mais soient une démonstration vivante de l'efficacité que cela donne au conseiller

2.3.2.3 Une banque de success stories pour permettre au chef d'entreprise de voir concrètement ce qu'Internet peut lui apporter

Le chef d'entreprise est désespérément à la recherche d'une personne, à qui il sait pouvoir faire confiance, capable de lui montrer concrètement en quoi cette technologie peut lui être utile et si elle est à sa portée technique et financière.

Pour lui faire rapidement prendre conscience des enjeux d'Internet, et de la capacité qu'il peut avoir d'en maîtriser l'usage, rien ne semble plus efficace que de lui montrer des exemples de PME dont il se sent proche, et qui ont sauté le pas avec succès.

Cette proximité pourra être soit géographique, soit de métiers, en tous cas l'entreprise présentée en exemple devra être perçue comme étant de même niveau technologique (un exemple d'entreprise considérée comme high-tech, même très spectaculaire, est beaucoup moins convaincant: "oui, d'accord, c'est très bien, mais ce n'est pas pour nous")

Il est essentiel de constituer progressivement une "banque d'exemples" disponible pour tous les intervenants en entreprise (et alimentée par chacun)

Ces opérations "références" ont déjà fait la preuve de leur efficacité dans le cadre des actions de diffusion technologique.

De même nous avons constaté que les organismes chargés de sensibilisation ou de formation ainsi que les organes de presse sont tous à la recherche d'exemples pour illustrer leurs propos.

Le présent rapport s'est efforcé, pour chacun des sujets traités, de fournir les références d'entreprises l'ayant abordé avec succès, mais il convient de prévoir une base de données vivante une "banque de success stories" à la disposition de tous et alimentée par chacun (entreprises et organismes)

L' ACFCI (Association des Chambres françaises de commerce et d'industrie) et tout particulièrement la CCI de Brest en coopération avec la DARPMI (Direction de l'Action régionale et des PMI) ont commencé à mettre en place une telle banque d'exemples. http://evariste.anvar.fr/mis et notre ministère a utilisé le programme UCIP pour en constituer une www.rcube.org. De même des initiatives sont à noter en Basse Normandie (CTN www.ctn.asso.fr) à Lyon (AgenceRégionale du Numérique www.numera.org) en Haute Saone www.action70.com, à Vichy www.moulins-vichy.cci.fr et dans le Limousin Acti-Limousin www.acti-limousin.net et www.limousin-tech.org.

Il convient de franchir aujourd'hui un nouveau pas vers la constitution d'une véritable banque d'exemple évitant une polarisation sur le seul commerce électronique comme c'est encore trop souvent le cas aujourd'hui

2.3.2.4 Des outils d'autodiagnostic, cahiers des charge type, guides sectoriels, annuaires des compétences

Le chef d'entreprise a aussi besoin de documents conçus pour une PME et lui permettant d'y trouver de façon pratique, avec des exemples, ce qu'est Internet et dans quels domaines celui-ci peut lui ouvrir des horizons nouveaux.

Celui qui le conseille a besoin de son coté de disposer

A l'inverse, des équipes tout à fait compétentes ne trouvent qu'avec difficulté des clients pourtant potentiellement nombreux.Ce problème étant récurrent tant pour conduire des actions de formation que de conseil ou mener des actions collectives, nous proposons la mise en place d'une "bourse de la formation et du conseil pour les PME et les intervenants en PME" où pourraient
ð s'inscrire les cabinets recherchant des missions. Ils y indiqueraient leurs compétences et leurs références
ð être publiés les appels d'offre d'entreprises ou d'institutionnels ayant besoin de formateurs ou de consultants
ð Grâce à un système de mailing automatique (Technologie PUSH) les consultants qui le souhaitent seraient immédiatement avertis des nouveaux appels d'offre.
   Cette plate-forme serait enrichie

ð de cahier des charges type
ð de programmes de formation
ð et éventuellement d'un news group consacré à ce thème

l'Agence Wallone des Télécommunications (AWT www.awt.be ) met en place de tels annuaires sur son site www.awt.be/cgi/fr/awt/offre.asp ou http://vigie.awt.be
  • d'outils permettant de réaliser une démo sur les intranets ou extranets, qui eux ne sont pas directement accessibles sur le web mais dont nous avons vu dans les chapitres précédents l'importance. les CD réalisé à l'occasion des concours Intr@net'99, net2000 et net2001 : www.mynet2001.net fournissent déjà une bonne base d'exemples
  • Signalons sur ce point le "guide de l'e-business" tout à fait remarquable réalisé par l'AWT (Agence Wallonne des Télécommunications www.awt.be) et accessible sur son site www.awt.be/cgi/mis/mis.asp?mis=mis-fr-005

    de même les dossiers de Déclic.net www.declic.net dans le Nord Pas de Calais (annuaire des compétences, dossiers thématiques, guides de la société de l'information,...fournissent des outils très utiles aux PME comme à leurs conseillers

    La CCI de Paris www.ccip.fr a également édité un document "DiagnosTIC" très bien fait pour "accompagner les choix des créateurs, dirigeants et décideurs dans leurs projets liés aux NTIC"

    Les associations Technofutur3 www.technofutur3.be de Charleroi et Technifutur de Liège www.technifutur.be ont pour leur part mis au point des séminaires de 2 à 3 jours pour les comités de direction avec comme objectif tout à la fois de les informer sur les potentialités des outils Internet et de les faire travailler sur les opportunités que cela représente pour elles

    Au niveau national un ouvrage répondant à cet objectif a été réalisé dans le cadre de l'Echangeur sous la coordination de Daniel Kaplan http://www.echangeur.fr/actualites/publications/guide-du-commerce-electronique.pdf

    2.3.2.5 mettre en commun tous ces outils entre les régions?: le webring des acteurs de terrain

    Nous avons pu constater que progressivement chaque région mettait en place des structures pour aider les PME et que chacune, malgré des moyens en général limités recréait des documents ou des outils, du type décrit aux 2 paragraphes précédents, répondant à des besoins très voisins. Ce travail très lourd se fait évidemment au détriment du temps passé sur le terrain au contact des entreprises

    Par ailleurs cet isolement de chaque opérateur ne permet pas de capitaliser l'expérience et de faire que chaque nouvel outil apporte un "plus" par rapport à ceux qui les ont précédés:

    En particulier chacun découvre avec retard que ,pour la plupart des entreprises, le commerce électronique ne représente qu'un aspect marginal du problème et les détourne de l'essentiel. Or les nouvelles fonctionnalités qui ciblent sur les économies et les gains de compétitivité nécessitent la mise au point de nouveaux outils plus sophistiqués (Achats, coingieneerie, relations donneurs d'ordre et sous-traitants, e-learning, gestion du SAV, télémaintenance, web-EDI, recrutement, référencement sur les market places, intelligence économique, recherche de financements, relation avec les actionnaires,...)

    Bien entendu il est difficilement envisageable que se mette en place un site central rassemblant toutes ces informations et répartissant le travail de développement, tant pour des raisons techniques(comment assurer les mises à jour) que "diplomatique" (quel organisme serait en charge de cette "centralisation")

    L'idée qui s'est dégagée des travaux préparatoires du séminaires d'Autrans de janvier 2002 de l'initiative PmeNet et de la table ronde des opérateurs de l'e-business de Gosselies en Aout 2001serait alors d'utiliser une approche "Peer to Peer" et de tisser un "web-ring entre tous les acteurs de terrain qui décideraient de travailler en réseau et de mettre leurs outils à la disposition des autres dans la philosophie de la license GNU/GNL : possibilité à chacun d'utiliser le travail des autres sous réserve de respecter les droits moraux des auteurs et de faire profiter la collectivité des améliorations apportées aux outils

    2.3.2.6 Des actions qui doivent faciliter l'émergence du conseil privé et non se substituer à lui

    Les opérateurs sur le terrain mettent l'accent sur l'importance croissante dans la phase actuelle de l'accompagnement de l'entreprise pour la mise en oeuvre effective du plan d'action en faisant un constat de carence du secteur privé dans ce domaine et regrettent de ne pouvoir le faire de façon significative car cette action est fortement consommatrice d'unités d'oeuvre

    Il faut toutefois être très attentif à ce que les structures publiques ou parapubliques aident à l'émergence de professionnels du conseil en leur préparant le terrain et en solvabilisant la demande de leurs client au lieu d'inhiber leur création en réalisant le travail à leur place. Le FRAC (voir plus loin) paraît la formule adaptée pour répondre à ce besoin

    Le Ministère Wallon en charge de la recherche et de la technologie envisage de mettre en place en 2002 à cette fin des "RENTIC", spécialistes agréés dont les prestations devraient être très fortement subventionnées pour accompagner une entreprise ou un groupe d'entreprise tout au long de la mise en place d'un projet Internet

    2.3.2.7 Sensibiliser les patrons de PME par l'intermédiaire de certains réseaux de professionnels ayant un rôle de conseil, souvent très écoutés, comme les experts-comptables

    ...Il convient de sensibiliser aussi ces professionnels, non pas tellement pour qu'ils aient une action fortement incitative, mais pour que lorsque le patron de la PME leur fait part de leur projet et leur demande conseil ils soient suffisamment éclairés sur le sujet pour être en situation de jouer un rôle positif

    Notons d'ailleurs que les experts comptables prenant conscience que l'automatisation en cours des processus administratifs va réduire le processus comptable à sa plus simple expression (il devient un sous-produit de la gestion des processus opérationnelx) déploient leur énergie pour recentrer leur métier sur sa partie à plus forte valeur ajoutée : le conseil et l'audit. De ce fait les actions de formation qui ont été menées ces derniers temps ont été des succès

    2.3.2.8 Des plateformes de démonstration pour pouvoir "toucher du doigt"

    "Demo or Die" a coutume de dire Jean-Michel Billaut animateur de l'atelier de la BNP-Paribas, "le patron de PME est comme Saint Thomas il ne croit que ce qu'il voit...et il a bien raison"

    A Saint Etienne un travail exemplaire de mise en réseau de tous les acteurs (Collectivités locales, l'Ecole des Mines et l'Université, la CCI, le Medef et la CGPME régionales, le pôle productique Rhone-Alpes) a permis la création du Cybersite www.loire-cybersite.net permettant des démonstrations, mais surtout un accès à un réseau de compétences
    Ce qui distingue cette initiative de beaucoup d'autre est d'avoir lis l'accent sur toutes les utilisations de l'Internet dans le processus de production alors que bien souvent les initiatives régionales se limitent à la partie marginale : le e-commerce
    http://www.productique.org/Archives/pole/17%E8me%20JRP/yolin_fichiers\jmy3.mp3

    Signalons également ici l'action de l'Acsel (ex-Aftel) http://www.aftel.fr/acsel/accueil.htm qui a mis en place une très performante plate-forme de démonstration, l'Echangeur (qui réunit 300 adhérents et a déjà reçu plusieurs milliers de visiteurs - www.echangeur.fr ) ainsi que des guides sectoriels, et qui met maintenant en place des relais régionaux (Nord Pas de Calais, Haute et Basse Normandie, Bretagne, Limousin, Bordeau, Marseille,...) et celle d'EDIFRANCE pour le développement de l'EDI dans tous les secteurs

    2.4 Utiliser le potentiel que représente les stagiaires en entreprise

    La plupart des jeunes font au cours de leur scolarité des stages en entreprise: ils ont de plus en plus commencé à "baigner" dès leur plus jeune age dans les technologies de l'Internet (JP Corniou déclarait lorsqu'il dirigeait la stratégie de l'information d'Usinor "bien souvent quand j'embauche un jeune ingénieur il a plus d'expérience dans les technologies de l'internet que les plus chenus de mon équipe"

    C'est un atout dont il convient de tirer partie en insistant tout particulièrement sur les stages longs et nous avons pu constater, très souvent,; le rôle déterminant des stagiaires dans le démarrage des projets Internet réussis. Nous voudrions insister en particulier sur les stages de fin d'étude des Grandes Ecoles (d'Ingénieurs ou de Gestion) et sur l'apprentissage

    2.4.1.1 Les stages de fin d'étude des Grandes Ecoles: une stratégie win.win.win

    Les stages longs ou projets de fin d'étude sont extrêmement efficaces pour détecter une opportunité de développement ou de renforcement de la compétitivité de l'entreprise à travers l'utilisation des outils de l'internet, pour l'analyser et "débroussailler le projet, voire dans certains cas le mettre en oeuvre:

    Ce type de stage est

    Lors d'un stage long dans l'entreprise textile Coramy www.coramy.com, près de Dunkerque Jean-Paul Smets alors ingénieur-élève à l'école des mines a mis en place en 1996 l'intranet de l'entreprise en y installant un serveur Apache Linux et en y implantant toutes les applications de gestion administratives et de production, un réseau local, des applications bureautiques, un système client-serveur, une messagerie électronique, une base d'information hypertexte, des outils multimédia, un accès à internet. Celui-ci tournait encore 5 ans plus tard. www.smets.com/it/tco/coramy_b.html

    l'entreprise Lacmé, www.lacme.fr fabricant de clôtures électriques à La Flèche (Sarthe) a démarré et fonctionné pendant plus d'un an avec un site bâti par un stagiaire (journal de l'Ecole des Mines de Nantes).

    Le jeune élève ingénieur apporte une double sensibilité : celle de l'entreprise, qu'il a acquise à travers les stages maintenant inclus dans tous les cursus, et celle des technologies de l'Internet (qui sont aujourd'hui largement répandues dans toutes les écoles ... même si elles ne sont pas toujours au programme officiel).

    En outre, il peut en général s'appuyer sur les laboratoires de son école en cas de difficultés et par ce canal apporter un haut niveau de compétences dans les PME. Très souvent il a déjà fait des séjours à l'étranger dans des pays ayant quelques années d'avance sur nous

    Il n'a pas comme certaines sociétés de service l'objectif de vendre un site web ou une boutique clef en main sans se soucier des priorités réelles de l'entreprise.

    C'est véritablement une stratégie "Win. Win. Win. " qu'il convient d'encourager

    Il y a là un thème privilégié pour le rapprochement École d'Ingénieurs / Ecoles de gestion - PME (susceptible de se traduire ultérieurement en terme d'embauche ou de création d'entreprises)

    2.4.1.2 les CFA (Centres de Formation d'Apprentis), un outil fantastique pour toucher les TPE

    Les élèves qui sont orientés vers les CFA artisanaux ou commerciaux sont bien souvent en situation d'echec scolaire. Cet échec repose généralement sur une inadaptation aux méthodes et aux programmes pédagogiques de l'enseignement traditionnel plus qu'à un niveau intellectuel déficient. En particulier ces jeunes, qui ont souvent une intelligence du concret, sont rebutés par des abstractions dont ils ne saisissent pas l'interet et sont démotivés ce qui les conduit à des résultats scolaires peu brillants

    L'expérience montre que beaucoup d'entre eux, lorsqu'ils se passionnent pour un sujet sont capables de réalisations tout à fait remarquable et les technologies de l'internet, très intuitives sont susceptibles d'être de ceux-là

    Comme ces jeunes travaillent à mi-temps chez leur maitre d'apprentissage ils sont en mesure de détecter les applications utiles et de les mettre en oeuvre: vivant au quotidien dans l'entreprise ils en voient les besoins très concrets et dans ce domaine le bon sens sans préjugé est un excellent guide

    Les conditions nécessaires au succès de ce type d'opération sont simples et peu onéreuses

    il y a là une opportunité extraordinaire, à peu de frais d'irriguer un nombre considérable de très petites entreprises et en même temps de donner à nos jeune un baggage précieux qui permettra sans doute à certains de créer de nouvelles entreprises de service dans le domaine des NTIC

    2.5 L'utilité des actions tournées vers le tissu associatif

    Les animateurs des associations sont bien souvent également employés dans les entreprises locales: disposant bien souvent de peu de moyens ils développent souvent pour leur club sportif, leur amicale, leur syndicat d'initiative ou leur association culturelle des utilisations de l'Internet simples et efficaces
    Le contexte hors hiérarchie et la situation de responsabilité libère les imaginations et les initiatives
    Les compétences et les idées développées dans ce cadre sont un précieux atout pour les entreprises (à condition bien entendu qu'elles sachent en profiter)
    Par ailleurs "association sans but lucratif" ne signifie pas que ces structures ne participent pas à la vie économique locale: au niveau national les associations loi 1901 emploient plus d'un million de salariés ce qui représente plus de 100 milliards de chiffre d'affaire
    Il convient donc de ne pas écarter les associations des opérations de sensibilisations mises en place

    2.6 Une nécessaire coopération de tous les acteurs de terrain pour mener les actions de sensibilisation

    Il conviendra donc de mobiliser les DRIRE pour monter ces actions de sensibilisation avec le concours de leurs partenaires habituels dans ces domaines, notamment les autres services de l'état (en particulier les DRCE dans la mesure où l'exportation est une dimension essentielle du développement de l'Internet dans les PME), les conseils régionaux avec lesquels ils oeuvrent de concert dans le cadre des contrats de plan et qui se sont en général révélés très motivés sur ce thème ainsi que les CCI qui s'y investissent, de façon certes inégale, mais parfois remarquable (Les efforts faits par certaines CCI en faveur du développement des entreprises, par une utilisation pertinente d'Internet, devraient être davantage pris en compte par la tutelle lors de l'examen des budgets)

    L'opération cyberBretagne www.cyberbretagne.tm.fr , une des toutes premières, a été tout à fait exemplaire: elle a su exploiter la dynamique du projet fédérateur Ouest Recherche, l'engagement d'établissements comme l'irisa/inria et l'atout que représentait le gisement de compétences télématiques du CNET www.cnet.fr et du CCETT (bien que d'après les échos sur place l'opérateur historique en tant que tel n'ai pas été franchement moteur au départ de ce projet)

    Les acteurs régionaux réfléchissent à une seconde phase qui après la sensibilisation serait plus tournée vers la prise de décision, à travers la proposition aux chefs d'entreprises de prédiagnostics (la difficulté sera bien évidemment de trouver les personnes compétentes pour les effectuer)

    Sur le plan des infrastructures la récente décision des collectivités locales d'acheter "en gros" de la capacité de transmission, si elle paraît un acte de saine gestion pour leurs budgets, pourrait par contre être susceptible de présenter le risque de renforcer l'absence de concurrence dont pourraient pâtir les entreprises locales

    En Normandie, après un démarrage en 1998 centré sur "l'intelligence économique" www.basse-normandie.net , dans le cadre d'un projet associant les partenaires régionaux et l'Etat, 10 conseillers Internet ont été recrutés pour aider les PME à tirer partie des nouvelles potentialités offertes par l'Internet "non pas une fin en soi mais un outil destiné à renforcer leur capacité d'action" (Stéphane Bresson du CTN www.ctn.asso.fr ) avec un accent tout particulier sur un maillon clé pour les développements internationaux : la logistique www.letna.com .

    637 entreprises ont été visitées avec des suites dans 42% des cas

    De même Acticiel www.acticiel-98.net de la région Limousin a fait un travail en profondeur qui mérite d'être salué (prédiagnostics, animation de club d'échange d'expérience, formation, concours pour mettre en exergue les success stories, analyse des carences des infrastructures

    3 Passer de la sensibilisation à l'action

    Une fois que le chef d'entreprise a pris conscience des véritables potentialités de ces outils il convient de l'aider à passer à l'action en précisant les projets les plus interessants pour son entreprise et en en cernant les couts et les avantages les

    3.1 Proposer des prédiagnostics courts

    Le stade de sensibilisation devrait conduire à mettre le doigt sur des domaines où les technologies de l'internet sont susceptibles de contribuer au développement ou à l'amélioration de la compétitivité de la PME

    Pour ces prédiagnostic il faut, comme pour la sensibilisation, et pour les mêmes raisons, éviter de faire appel à des "spécialistes NTIC" : à ce stade il est essentiel de rester au niveau de la détection des opportunités à partir de la stratégie de l'entreprise. il faut donc des conseillers en stratégie et en organisation connaiisant bien les PME et ayant une bonne connaissance des usages performants des outils de l'Internet

    Ce sont là des compétences rares car on demande à ces experts

    Une démarche "rationnelle" conduirait à s'attaquer directement aux projets les plus rentables et les plus stratégiques pour l'entreprise. il n'est malheureusement pas rare que ces projets se heurtent à l'hostilité du cadre concerné: l'expérience semble montrer que vouloir passer en force est une démarche rarement couronnée de succès car il est extrêmement facile avec un peu de mauvaise volonté de faire échouer un projet. Par ailleurs le cadre en question joue souvent un rôle important dans la vie de la société et il n'est pas toujours possible de se passer de ses services

    Il convient donc plutot dans un premier temps de savoir détecter dans l'entreprise les services où se trouvent compétences et motivations, même si les enjeux y sont moins stratégiques

    Il faut savoir s'appuyer sur la présence diffuse au sein du personnel de l'entreprise de gens ayant déjà une connaissance des outils de l'Internet et souvent même une certaine "passion" et une expérience à travers des responsabilités extérieures (club sportif, hobby, ...).

    Rappelons qu'il y a maintenant plus de 10 % de nos concitoyens qui utilisent déjà cet outil et que cette proportion est encore très notablement plus élevée chez les jeunes ayant fait des études supérieures. (la presque totalité des jeunes cadres arrivant sur le marché du travail depuis 1999).

    Une des premières tâches sera de repérer ces compétences latentes, de les "reconnaître" (au sens propre, c'est à dire leur assurer une "reconnaissance" au sein de l'entreprise) et de leur proposer de prendre des initiatives dans leur sphère de compétence.

    Ces initiatives seront peut-être modestes et maladroites mais elles contribueront à l'appropriation de l'outil par l'entreprise et à la formation "en tache d'huile" des autres membres du personnel : l'Internet apparaît moins effrayant, voire même sympathique s'il vient d'un collègue plutôt que d'un organisme extérieur ou de la hiérarchie.

    On est souvent surpris de la fécondité des initiatives prises par les hommes de terrain, directement confrontés aux problèmes, et de l'énergie qu'ils peuvent y investir quand ils se sentent reconnus par la direction : les développements sont plus "biologiques", moins cartésiens que s'ils étaient conçus par des spécialistes mais collent mieux aux besoins, et surtout leur "appropriation" par les utilisateurs, les rend beaucoup plus efficaces.

    C'est seulement dans un second tempsque l'on pourra s'attaquer aux développement qui se heurtent à une hostilité des cadres concernés. Par une stratégie de contournement: on se sera d'abord attaché à ce que les personnes qui refusent cette évolution soient progressivement moins indispensables et on favorisera les développements dans leur domaine d'activité par la base en s'appuyant sur la dynamique créée par les premières réalisations grâce à une forte reconnaissance de la direction. Ainsi pris en tenaille le facteur de blocage, soit s'adapte soit quitte l'entreprise

    A l'instar de ce qui a été fait dans le domaine de la qualité, il serait très souhaitable de mettre en place une procédure permettant de pouvoir faire appel à un conseiller en stratégie compétent dans le domaine de l'internet, capable de pousser la réflexion et avant de démarrer une opération plus lourde

    Ces prédiagnostics devraient avoir une durée de quelques demi-journées et n'être facturés que partiellement aux entreprises. C'est une procédure qui doit être rapide et légère (sélection d'une demi-douzaine de conseillers, choisis pour offrir une palette de compétences, payés dans le cadre d'une action collective et mobilisables sans formalité et sans délai)

    Ils nous paraissent extrêmement importants pour permettre au chef d'entreprise d'avoir une vue d'ensemble avant de déterminer la voie dans laquelle il va s'engager

    Cette action peut s'articuler avec la phase d'autodiagnostic que nous avons vu plus haut

    Le CJD, sous l'impulsion d'Alain Foret, www.cjd.net nous paraît avoir tiré le meilleur profit de cette approche en couplant auto-diagnostic et coaching, réflexion stratégique personnelle et oeil neuf externe qui aide à pousser la réflexion plus loin

    3.2 Veiller à ce que dans chaque prestation de conseil aidé (FRAC) il y ait un minimum de réflexion sur l'utilisation d'Internet dans le domaine considéré

    Une procédure a été mise en place dans toutes les Régions pour aider les PME à faire appel à des conseils extérieur et à bénéficier ainsi de compétences extérieures de haut niveau pour conduire leur développement :

    Il s'agit des Fonds Régionaux d' Aide au Conseil (FRAC) qui subventionnent l' intervention d' un conseil privé dans les domaines ou le marché du conseil reste à créer ou doit être conforté (export, marketing, stratégie, qualité, intelligence économique...)

    Il paraîtrait aujourd'hui déraisonnable d'aider des entreprises à faire appel à des conseils de spécialistes qui n'auraient aucune idée de l'apport possible d'Internet dans leur domaine de compétence risquant ainsi de passer à côté de l'essentiel: leur intervention risquerait alors d'être fortement contre-productive pour la PME:

    les cabinets n'ayant aucune compétences sur les usages de l'Internet doivent être exclus du bénéfice du FRAC

    Cela implique une action de formation auprès des cabinets conseils régionaux assortie éventuellement de guides méthodologiques

    3.3 Aider les chefs d'entreprise engagés dans une démarche internet à s'entraider et à se former mutuellement

    Les clubs permettent un partage d'expérience extrêmement précieux. On apprend souvent plus de collègue vivant la même "aventure" que d'intervenants professionnels

    Nos pérégrinations en France et à l'étranger nous ont permi de constater des options très diverses pour ces clubs, chacune présentant des avantages spécifiques

    3.3.1.1 Des Clubs actifs ou passifs?

    Les clubs "passifs" : Dans certains clubs c'est l'organisme qui les a mis en place qui programme les réunions, prépare leur ordre du jour et choisit les experts afin de présenter de façon rationnelle aux chefs d'entreprise toutes les facettes des outils de l'internet

    C'est la formule choisie par les Cybercentres de la CCI de Paris

    Les clubs "actifs" : A l'inverse dans d'autres club c'est un des chefs d'entreprise qui en prend l'animation, les travaux sont davantage centrés sur le partage d'expérience et l'organisme initiateur se confine dans un rôle de faciliteur, recherchant l'expert pertinent quand le groupe butte sur une difficulté et a besoin de faire appel à une compétence externe pour progresser

    C'est la formule développée par la Chambre de Commerce de Rockford www.rockford.il.us: après une étape de sensibilisation et de formation très courte, elle anime des clubs de PME intéressées par Internet où les nouveaux venus peuvent bénéficier de l'expérience de ceux qui les ont précédés dans la démarche.

    C'est aussi la méthode adoptée par la Coop. Alsace "pour faire passer les patrons des magasins de l'ère du minitel à celle du Data Warehouse, les nouveaux gérants ne sont pas formés par des spécialistes, mais par d'autres gérants expérimentés", Yves Zehr, directeur général

    De même à Limoges actilimousin www.acti-limousin.net accompagne un club de 25 entreprises ayant formulé un projet commun

    3.3.1.2 ...Homogène, hétérogène ou centré sur un cluster d'entreprises

    Dans le premier cas, celui du club "hétérogène" les animateurs s'attachent à ce que les membres du club ne soient pas concurrents entre eux et n'aient pas de relations commerciales: l'objectif affiché est que les chefs d'entreprises soient plus libres de leurs propos et n'hésitent pas à mettre leurs problèmes intimes sur la table

    Voir par exemple l'initiative du CJD www.cjd.netavec l'opération "Performances 2000" et de l'Ecole de commerce de Grenoble dans le cadre du programme TIME www.esc-grenoble.fr/time/France/TimePMI/frametimePMI.htm

    Dans le second cas celui du club "homogène" il s'agit de faire travailler ensemble des entreprises d'une même profession: ceci permet de mettre davantage l'accent sur les outils les plus adaptés à une profession et permet de s'appuyer sur les moyens techniques de celle-ci (Centre Technique, organisme de formation,...)

    Exemple le club des industriels des arts graphiques dans la délégation du 93 de la CCI de Paris

    Dans le dernier cas, celui du club "centré sur un cluster" le groupe est constitué d'entreprise ayant des relations étroites entre elles (des entreprises travaillant sur un même projet ou un même chantier, des entreprises ayant entre elles des relations donneur d'ordre / sous-traitants,...): l'avantage est alors de pouvoir travailler sur les relations interentreprises dont nous avons vu que c'était là que se situaient l'élément essentiel des utilisations performantes de l'internet

    3.3.1.3 ... Gros ou petit, local ou régional?

    Là encore on voit les 2 options: certains clubs jouent la petite taille permettant la proximité et un travail plus suivi, d'autres insistent davantage sur la possibilité que des clubs plus larges offrent pour monter des programmes plus ambitieux

    De plus en plus de chambres de commerce françaises adoptent une telle démarche, citons par exemple les "cyber ronds-points" de la Chambre de Commerce et d'Industrie de PARIS qui se mettent en place.

    Rappelons également l'initiative du CJD www.cjd.net avec l'opération "Performances 2000"

    3.4 Agir à travers des groupes d'entreprises déjà constitués

    Internet n'étant qu'un moyen et non une fin en soi, il faut profiter de la dynamique de "communautés" d'entreprises déjà constituées, partageant un même objectif ou participant à des actions communes, pour leur montrer comment Internet peut apporter une nouvelle dynamique à leurs actions.

    3.4.1.1 Utiliser des réseaux ou clubs existants, autour d'un centre d'intérêt ou d'un projet commun

    Dans beaucoup de régions existent des clubs d'exportateurs qui, par construction, rassemblent les entreprises les plus concernées par Internet) mais également des clubs pour la qualité, la sous-traitance, l'intelligence économique, l'iinovation ou le transfert technologique, l'environnement, la productique,... (La DRIRE Rhône-Alpes a, par exemple, recensé 50 clubs rien que pour sa région

    L'essentiel du travail a été fait : définir un axe stratégique fort qui motive les chefs d'entreprise et il suffit alors d'enrichir d'un volet Internet les programmes d'action en cours d'élaboration ce qui doit permettre d'atteindre les objectifs fixés plus efficacement, plus rapidement et pour des couts moins élevés

    Il ne s'agit finalement là que d'utiliser les techniques du "marketing viral" que nous avons vu dans les chapitres précédents

    La CCI de l'Essonne qui depuis 5 ans s'attache à sensibiliser les entreprises de son ressort à l'Intelligence économique a tout naturellement utilisé la dynamique ainsi créée (3.500 entreprises) par un volet Internet en mettant en place un Portail dans ce domaine www.essonne.cci.fr

    Bien d'autres formes de clubs ou d'associations , parfois peu visiblesstructurent en fait le tissu économique et social régional

    la première tâche serait bien entendu de dresser une "topologie" de ces réseaux afin de pouvoir s'appuyer dessus

    3.4.1.2 Organiser (ou de profiter d') un voyage à l'étranger

    Comme nous l'avons vu dans la première partie voir www.cri.ensmp.fr/yolin/jmycs/grafstat.html , voyager vers le Nord ou vers l'Ouest c'est voyager vers l'avenir

    Pour faire prendre conscience de nos marges de progrès dans ce domaine : l'expérience montre que l'électrochoc provoqué par un voyage dans un pays dont les entreprises ont pris quelques longueurs d'avance est souvent salutaire (...et que des entreprises françaises se montrent plus prêtes à coopérer entre-elles après ce type de voyage en milieu "hostile")

    Sachons, dans ce domaine exploiter l'atout que constitue notre retard : il nous suffit parfois de prendre l'avion pour visiter l'avenir


    "je me suis aperçu que les professionnels américains du recyclage automobile disposaient déjà de plusieurs site. Donc pourquoi pas moi?" Olivier Wattel, ferrailleur-recycleur de Lesquin 
    Wattel, " casseur de voitures " à Lesquin, près de Lille, (16 personnes au départ) dirigé par Olivier Wattel et qui vend des pièces d'occasions www.wattel.com En effet :
    @ - les mises à jour doivent être très rapides (les photos des véhicules accidentés sont mises sur le site 2 h après leur arrivée)
    @ - le nombre de pièces est considérable : 40 000 références avec 4 niveaux de qualité
    @ - les clients potentiels sont innombrables.
    Pour 40 000F le site Web a apporté la réponse adaptée.
    L'entreprise reçoit une quinzaine de commandes par jour (parfois par container complet) qui proviennent, comme bien souvent, majoritairement de l'étranger (Espagne, Pologne, Ile Maurice, ). aussi le site est en 4 langues.
    Le chiffre d'affaire s'est accru de 20 %, avec 3 MF à l'export et l'entreprise emploie maintenant 24 salariés.
    L'étape suivante sera la mise en réseau de plusieurs " casseurs " de la région pour être en mesure de mieux répondre à la demande (actuellement celle-ci ne peut être satisfaite qu'à hauteur de 40% seulement

    Philippe CASENAVE-PERE, PDG de la société LEGALLAIS BOUCHARD www.legallais.com a découvert lors d'un voyage organisé par l'Aftel les potentialités de l'Internet pour la gestion de ses flux (internes, appro et vente) ce qui lui a permis grâce à sa compétitivité et sa réactivité de passer du stade de grossiste régional à celui de leader national

    De même P.-Dominique HENRY Pdg de SONORMA/BURONOMIC www.buronomic.frà Honfleur qui aujourd'hui offre à ses clients la possibilité d'aménager et de visualiser leur futur bureau en 3 dimensions grace à la technologie VRML: www.buronomic.fr:8028/buronomic/FR/client/client3df.html


     

    4 Une claire priorité : le montage d'actions collectives

    4.1 Six arguments forts pour cette priorité

    Nous proposons que les pouvoirs publics privilégient, au moins dans un premier temps, une approche collective et travaillent avec des réseaux préexistants de PMI, pour 6 raisons :

    1 - une entreprise capable de tirer profit d'Internet est une entreprise ouverte, une entreprise qui échange et donc une entreprise qui participe déjà à un (ou plusieurs) réseau(x). Vouloir aider une PME renfermée sur elle-même à s'investir sur Internet cumule les difficultés et devra sans doute être abordé seulement dans un second temps

    2 - des entreprises travaillant en réseau ont souvent quelques moyens techniques et logistiques communs (éventuellement appuyés sur leur centre technique, un organisme consulaire, un établissement de formation ou une grande entreprise) : il y a là un partenaire naturel, au centre du réseau d'échange d'information sur lequel s'appuyer pour conduire le projet

    3 - les premières opérations seront nécessairement à caractère expérimental et comporteront une partie significative d'innovation, d'aléas et de réorientations. Il sera sans doute difficile a priori de définir un cahier des charges véritablement définitif du projet : les fonctionnalités du système seront progressivement définies au cours du développement.

    On peut penser qu'une fois les premières références établies il sera possible d'assurer une véritable diffusion de produits standardisés arrivés à maturité en particulier des guides de bonnes pratiques, permettant d'éviter les principaux pièges, et fournissant un cadre aux relations avec les consultants.

    Mais, dans un premier temps, les inévitables tâtonnements seront onéreux : travailler avec un réseau permet une meilleure rentabilité de l'investissement public

    4 - un système développé pour un réseau comprend les "modules" de l'entreprise isolée mais aussi sans doute des éléments collectifs que l'on ne saurait trouver dans une application limitée à une entreprise isolée.

    5 - une entreprise ne peut trouver intérêt à développer ses moyens de communication... que si elle n'est pas la seule à le faire: Développer une technologie basée sur l'échange n'a de sens pour elle que si ses partenaires avancent du même pas.

    6 - ces opérations sont l'occasion "d'aguerrir" les consultants dont les entreprises auront besoin dans la phase de diffusion

    Ces opérations devront faire l'objet d'une étude stratégique préalable et d'une évaluation pendant et après l'action afin d'être en mesure d'en tirer les enseignements au profit des autres initiatives

    Bien entendu la démarche proposée conduira sans doute à s'appuyer dans un premier temps sur des structures d'intérêt général, souvent mieux outillées pour des opérations à caractère expérimental (centre technique, ADEPA, organisme consulaire) ou sur de grands groupes (donneurs d'ordre ayant déjà développé un Intranet par exemple)

    Mais il faudra veiller dans la conduite de ces opérations "de référence" à préparer la deuxième phase, qui sera une phase de diffusion, et qui devra s'appuyer préférentiellement sur des consultants privés:

    Il faudra dès le départ associer ceux-ci d'une façon ou d'une autre pour qu'ils soient prêts à prendre la relève.

    L'appel d'offre UCIP (utilisation collective de l'Internet par les PME) répond tout à fait à cet objectif : cette opération lancée dès 98 (70 projets retenus) et poursuivie depuis, mérite d'être reconduite, et, dans un second temps, être transformée en une procédure capable de recevoir les projets au fur et à mesure de leur arrivée à maturité afin de ne point risquer de les retarder.

    4.2 Pistes à creuser pour les actions collectives :

    - 1 - examiner les Intranets et les extranets développés par des groupes fortement décentralisés, et étudier les possibilités de transfert d'expérience vers des réseaux de PME
    comme ceux de Solectron, AMP et Alcatel MobilPhone ou d'entreprises comme EDF, Schneider ou Hewlett-Packard pour le télétravail)

    - 2 - monter, avec un grand donneur d'ordre, une opération pilote concernant la "grappe" sous-traitants :

    - avec l'ADEPA http://vigie.adepa.asso.fr dans le cadre du projet "sous-traitance ferroviaire du valenciennois" ?
    - avec le CETIM et Aérospatiale pour les sous-traitants de rangs 1 et 2 ?
    - avec les constructeurs automobile européens avec le projet ENX www.enx.de

    www.anxo.com (qui rappelons-le vise à faire économiser 1 milliard de dollars par an par la généralisation de l'utilisation de l'EDI (pour les informations administratives et financières) et de l'EDT(pour l'interconnexion des bureaux d'étude) à travers un extranet sécurisé
    La récente décision de Renault de se doter d'un gigantesque Intranet et le lancement du projet ENX &wsur le modèle de son homologue américain est sans doute le premier pas dans cette voie

    - 3 - monter des actions collectives dans le cadre du Fonctionnement d'un réseau d'entreprises préexistant (Cluster) voir www.yolin.net/reseau_pme.html

    Pour ce qui concerne l'Etat les initiateurs de ces opérations devraient être dans la plupart des cas les DRIRE (si possible dans le cadre des contrats Etat-Régions).

    On peut penser en particulier à des réseaux d'entreprises avec lesquels un travail de réflexion stratégique a déjà été conduit concernant les aspects innovation, qualité, développement à l'export comme par exemple avec les lunetiers de MORET.

    Cependant, certains réseaux à dominante sectorielle qui n'ont, par essence, pas d'ancrage géographique devront pouvoir trouver un interlocuteur au niveau national doté des moyens nécessaires notamment sur le plan financier.

    En règle générale on gagnera en rapidité de mise en oeuvre, en motivation des entreprises, et in fine en efficacité si le projet Internet n'est qu'une des composantes d'une action à finalité directement opérationnelle déjà mûre (export, qualité, intelligence économique, sous-traitance, modernisation, reconversion,...)

    Examiner en particulier si les relations développées dans le cadre de jumelages entre régions européennes ont développé un volet "relations interentreprises" suffisamment concret pour que Internet y trouve un champ d'application pertinent

    Faire d'Internet un des outils pour les opérations de développement de partenariats internationaux montés par les DRIRE entre les PMI de leurs régions et des pays comme l'Allemagne, la Grande-Bretagne, le Japon ou les USA.

    Une des actions prioritaires à conduire par les DRIRE est d'établir une "cartographie" des réseaux existants dans leur région, une sorte de "topologie de la confiance" afin de démultiplier l'efficacité de leurs actions voir www.yolin.net/reseau_pme.html

    4.3 Quelques idées de thèmes qui pourraient intéresser les entreprises participant à ces réseaux

     
    Internet permet de faire travailler en réseau un très grand nombre d'ordinateurs, permettant, par exemple en mobilisant un très grand nombre de microordinateurs pendant des périodes où ils sont inutilisés de disposer de gigantesques moyens de calcul (cette technique est par exemple utilisée par les chercheurs pour la physique des particules ou la climatologie, mais aussi pour "casser" des clés de cryptage)
    Guy Wormser CNRS, coordinateur du programme européen de mise en réseau Datagrid http://grid-france.in2p3.fr considère que l'on peut mettre en réseau sans difficulté 10.000 ordinateurs: la limitation actuelle est celle des débits de nos réseaux de transmission mais ce handicap devrait être progressivement levé 
    Les PME pourront également tirer partie de cette technologie en disposant ainsi (pour des calculs de pièce par éléments finis par exemple) de moyens de calcul autrement inaccessibles. L'achat de capacité de calcul pouvant se faire comme aujourd'hui pour l'électricité. 
    IBM s'est quant à lui fortement investi dans l'élaboration de logiciels libres et gratuits (basés sur Linux et Globus www.globus.org) permettant de rendre accessible cette technologie au plus grand nombre d'entreprises et de laboratoires en visant même le grand public à horizon 2004 
    Les Centres techniques pourraient jouer un rôle de catalyseurs dans ce domaine 
    voir www.gridforum.org
  •  Echanges de données techniques, administratives ou logistiques entre entreprises participant à la même filière de production (EDI, EDT) par exemple en étendant l'opération EDITEX, ciblée sur la filière textile dans le Nord-Pas-de-Calais, à l'utilisation du vecteur Internet
  • Nous avons noté à de nombreuses reprises que certaines PME très avancées dans la maîtrise des technologies de l'Internet (notamment celles qui se sont positionnées sur la conception ou sur le métier d'architecte industriel), sont fortement pénalisées par le fait que leurs sous-traitants ne sont pas prêts à utiliser ces technologies pour le travail coopératif. Et pour autant contrairement aux grands groupes elles n'ont guère les moyens ni l'influence pour pouvoir à eux seuls faire évoluer leurs partenaires:

    Il y a à l'évidence dans ce type de cas une initiative à prendre au niveau collectif en s'appuyant sur le donneur d'ordre petit ou grand:

    L'entreprise Lenoir-Elec www.nancy.cci.fr/LENOIR à Longwy, moins de 10 personnes, conçoit des connecteurs de puissance pour de grands clients (Schneider, CEA, EDF, et leurs homologues à l'international).
    Pour la production des pièces nécessaires à la réalisation, qui relèvent de multiples technologies, elle fait bien évidemment appel à des sous-traitants (une trentaine).
    Bien entendu avec les gros clients les échanges se font sous forme d'échange de fichiers numériques tant pour la conception (fichiers CAO) que pour la partie administrative et logistique 
    Par contre pour faire fabriquer par exemple une joue nécessitant une découpe laser par une machine pilotée par une commande numérique...elle est obligée d'envoyer un fax avec les coûts , les délais et les risques d'erreurs afférents à un ressaisie des données

    le même problème se pose par exemple pour les fournisseurs d'Hervé Thermique ("si j'ai le choix entre un fournisseur branché et un qui ne l'est pas il sera vite fait" Michel Hervé) ou pour les clients de Supervox

    Philippe Lemoine co-Pdg des Galeries Lafayetten'a pu trouver aucune entreprises française pour lancer "canapé express" qui nécessitait une intégration prise de commande / mise en fabrication 

    Pour favoriser cette évolution il conviendra de favoriser la production de "subset" pour les messages EDI permettant les échanges entre PME:

    Actuellement les "subset" (définition formelle précise des données contenues dans le message) nécessaires pour mettre en oeuvre les messages EDI (dont seule l' "enveloppe" est normalisée) n'existent bien souvent que dans le cadre des relations "donneur d'ordre - sous-traitant". La généralisation souhaitable de l'EDI entre PME nécessite l'élaboration des "subset" pour les autres catégories d'échange.

    Le développement de l'usage du langage XML devrait considérablement simplifier ce problème car il suffira de se mettre d'accord sur la nature précise des informations à transmettre (définition fonctionnelle: les " schémas " XML) sans qu'il soit nécessaire de construire un consensus sur le détail de l'agencement entre les données dans le message.

    JP Morgan et Price Waterhouse proposent par exemple à la communauté financière FpML (Financial product Mark-up Langage), libre de droits, basé sur XML et permettant de gérer toutes les transaction relatives au négoces d'actions, d'obligations, d'indices ou de taux (source ZDNet)
    Dans le même ordre d'idée un regroupement d'entreprises(AOL, American Express, IBM, Compaq, Cybercash, Microsoft, Mastercard, Visa, Sun,...ont lancé en juin 1999 ECML, www.ecml.org pour les portes-monnaie électroniques

    Les forums technologiques pourraient en particulier être extrêmement intéressant pour les centres techniques (ou ce qui en tient lieu dans certaines professions), en prenant partiellement le relais des services SVP actuels :

    Le CTI jouerait bien entendu dans ces forums un rôle important, mais non exclusif, d'apporteur de solutions aux problèmes posés par les PMI

    En retour le CTI bénéficierait, à travers l'analyse des problèmes soulevés, d'éléments pour orienter sa stratégie en matière de recherche, de diffusion technologique et de formation.

    Rôle possible d'un centre technique petit très ciblé : CTDEC www.ctdec.com(centre technique du décolletage)?, d'un gros travaillant avec des "PMI ordinaires" : le CETIM www.cetim.fr ?, d'une Agence centrée sur la gestion de l'information en milieu industriel et qui est l'une de celles qui a le plus investi sur Internet: l'ADEPAwww.vigie.adepa.asso.fr?

    Cette technique de forum pourrait également donner une nouvelle vie aux "sociétés savantes" (trop parisiennes et trop exclusivement scientifiques) en leur permettant de jouer leur rôle d'outil d'information, d'échange d'idées ou d'expérience, de formation continue, de force de proposition qui fut les leurs à une certaine époque (et qui l'est toujours dans de nombreux pays étrangers) et en y faisant participer les ingénieurs de terrain aujourd'hui souvent très isolés

    4.4 N'oublions pas l'intendance : la logistique, un facteur clé

    Il faudra également porter une attention toute particulière aux professionnels de la logistique: en effet tous les produits ne sont pas, in fine, livrables par le Web.

    La performance des services logistiques est critique pour les entreprises : ils doivent associer flexibilité, rapidité, fiabilité, coûts compétitifs, qualité des prestations.

    Les entreprises logistiques concernées devront bien entendu être parmi les premières actives sur le Web.

    Elles devront en particulier assurer la traçabilité des produits et le respect des normes EDI (aujourd'hui les grandes entreprises américaines de messageries comme Fedex http://www.fedex.com/UPShttp://www.ups.com/DHLhttp://www.dhl.com/w prennent l'essentiel de ce nouveau créneau de marché sur le plan mondial)

    ChateauOnline http://www.chateau-online.frqui vend essentiellement à l'export plus de 700 vins qui restent, pour l'essentiel, stockés chez les producteurs jusqu'à l'expédition, souligne qu'il s'agit là d'un facteur essentiel de succès

    Aujourd'hui d'après les statistiques d'UFB-locabail les entreprises de transport figurent paradoxalement dans le peloton de queue en matière de maîtrise des technologies de l'Internet.

    Les Drire qui, à travers les contrôles techniques qu'elles assument pour le compte du ministère des transports ont une occasion de contact permanent avec cette profession ont une responsabilité toute particulière pour favoriser une évolution de cette inquiétante situation

    4.5 Des opérations lourdes qui nécessitent la mobilisation de tous les partenaires

    Ces différentes actions devraient associer autant que faire se peut : Internet pourrait sans nul doute être un thème privilégié de travail opérationnel pour le réseau des Centres Techniques http://www.reseau-cti.com; ceux-ci pourraient ainsi mettre en commun leur expérience ainsi que leurs moyens humains et financiers pour développer certains outils en commun et ensuite les décliner chacun dans leur secteur professionnel.

    L'implication des centres techniques industriels dans la diffusion des technologies Internet auprès de leurs ressortissants par redéploiement de leurs budgets et de leurs effectifs, peut être considéré comme un bon indicateur de leurs capacités à anticiper les besoins des PMI.(cf paragraphe suivant)

    Ce serait aussi l'occasion d'y associer concrètement l'ADEPA http://vigie.adepa.asso.fr, qui apporterait sa compétence transversale, aux travaux de ce réseau

    Le contrat de plan Etat Région se prête particulièrement bien à la mise en place sur la durée d'un plan d'action associant tous ces partenaires.

    4.6 Un objectif prioritaire pour les Centres Techniques Industriels (CTI)

    les centres Techniques www.reseau-cti.com sont concernés à trois niveaux

    4.6.1 utiliser cet outil de communication pour mieux travailler avec les "ressortissants" :

    4.6.2 donner au CTI flexibilité, réactivité, efficacité en comprimant ses couts

    Un centre technique, comme toute entreprise se doit de gagner en flexibilité, en réactivité, en performance en allégeant ses coûts administratifs et en réduisant ses délais. Bien que selon les centres (dont les missions sont très diversifiées) les applications prioritaires puissent être très différentes, on peut citer à titre d'illustration quelques développements à étudier

    Il est bien entendu nécessaire que le CTI soit lui-même exemplaire dans tous ces domaines pour être à la fois compétent et crédible

    4.6.3 Enfin, et surtout le rôle du CTI est d'aider les entreprises de son secteur à être plus performantes

    Or ce qui aujourd'hui est DE TRES LOIN la principale mutation technique commerciale et organisationnelle c'est bien l'irruption de l'Internet -- qui concerne tous les secteurs, tous les métiers de l'entreprise et toutes les tailles d'entreprise, -- qui remet en cause les moyens et l'organisation de production, la conception, la gestion, la structure de l'entreprise et les compétences de ses membres

    Les CTI sont la plupart du temps les mieux placés pour marier spécificités métier et NTIC tant au niveau des processus de production que de conception d'organisation et de relation avec les clients, fournisseurs ou partenaires.

    le "commerce électronique en ligne" qui remplit les journeaux n'est que l'écume qui masque cette profonde révolution et qui conduit les entreprises à croire qu'elles ne sont pas personnellement concernées : cette désinformation sur les véritables enjeux de l'Internet les anesthésie devant le danger

    Il s'agit donc là sans doute aujourd'hui de LA PRINCIPALE MISSION des centres techniques qui doivent aider nos entreprises à tirer partie de ces opportunités nouvelles en mariant spécificités métier et NTIC tant au niveau des processus de production que de conception d'organisation et de relation avec les clients fournisseurs ou partenaires

    Nous avons un retard considérable avec les pays du Nord (il n'est pas nécessaire d'aller en Amérique) et ces pays sont pour nous de rudes compétiteurs : il s'agit donc là, dans le cadre d'une rapide internationalisation de notre économie d'un enjeu de survie pour nos entreprises dont tous les CTI n'ont pas bien toujours bien pris la mesure (encore récemment un Directeur Général de CTI pensait qu'en ayant un "beau site web" avec 1000 visites par mois il en "était quitte" avec Internet!

    Les CTI ont un rôle d'autant plus important à jouer qu'une entreprise, surtout petite, ne peut efficacement évoluer si elle évolue seule : l'essentiel des gains se trouve dans les relations interentreprise (logistique, sous-traitance, co-ingienering, achats, formation, SAV, maintenance, ...) : il n'est possible d'avancer efficacement que si toute la communauté professionnelle concernée évolue de façon à peu près synchronisée (les retardataires ayant vocation à disparaitre car il généreront des surcouts et des délais inacceptable pour leurs partenaires)

    Pour les opérations collectives il devront s'attacher (voir ci-dessus) à travailler avec des partenaires à compétence plus "économique" pour pouvoir aider les PME dans une évolution qu'il est parfois difficile de segmenter.

    Nous avons un retard considérable avec les pays du Nord (il n'est pas nécessaire d'aller en Amérique) et ces pays sont pour nous de rudes compétiteurs : il s'agit donc là, dans le cadre d'une rapide internationalisation de notre économie d'un enjeu de survie pour nos entreprises dont tous les CTI n'ont pas bien toujours bien pris la mesure (encore récemment un Directeur Général de CTI pensait qu'en ayant un "beau site web" avec 1000 visites par mois il en "était quitte" avec Internet!..)

    Il serait utile que les professions engagent une réflexion stratégique sur ce point en évitant que, comme bien souvent dans les instances de décision l'Urgent ne l'emporte sur l'Important : Quand celui-ci deviendra Urgent il sera trop tard car si les problèmes techniques peuvent être réglés rapidement il n'en va pas de même des boulversements organisationnels (tant au niveau de chaque entreprise que dans l'organisation du tissu industriel)

    Malheureusement aujourd'hui on ne peut que constater (en dehors du CSTB et dans une moindre mesure du CTBA et depuis peu le CETIM) un retard aussi inquiétant au niveau des centres technique qu'au niveau des entreprises que ceux-ci sont censés conseiller.

    Ce ne sont pas les talents qui font défaut dans les centres techniques mais le manque dramatique de prise de conscience au niveau des structures de direction, le blocage des services communication et informatique et les oeillères de structures qui s'enferment dans les techniques spécifiques à leur métier

    Une action vigoureuse de leur tutelle ne serait peut-être pas superfétatoire quitte à en tirer des conséquences budgétaires pour des structures qui se seront révélées incapables d'accomplir leur mission, c'est à dire d'aider les entreprises de leur secteur à préparer l'avenir

    5 Accompagner les développements les plus ambitieux

    5.1 Savoir résister à la tentation d'opérations spectaculaires, peu onéreuses, touchant un grand nombre d'entreprises et permettant un fort effet d'annonce...mais contreproductives

    Il est en effet tentant d'offrir à chaque entreprise sa page Web et même de financer quelques menues dépenses d'équipement (PC, carte modem) : cela ne coûte quasiment rien et l'on peut avoir le sentiment d'avoir enclenché le mouvement

    L'expérience semble malheureusement montrer qu'aider une entreprise à faire l'économie de la réflexion (et d'un véritable engagement de son patron) n'était guère bénéfique pour elle, et nous avons vu plus haut à quel point une présence "zombie" sur le Web était contre-productive pour la suite

    Le bilan du programme d'aide mis en place en 1998 par le gouvernement Wallon www.wallonie.bepour financer la réalisation de sites de commerce électronique illustre très lucidement toutes les dérives auxquelles peuvent conduire cette approche: malversations par les prestataires qui abusent de l'incompétence de leur client, surfacturations, sites laissés à l'abandon, effet d'aubaine,...et a décidé de recentrer son action vers le conseil à l'entreprise plutot que sur l'aide à l'achat d'une prestation

    On pourrait rétorquer que pour ce qui est de l'accès au Net, pour la messagerie ou la navigation sur le Web, il n'y a pas un tel risque :

    Cela est exact mais les providers proposent déjà des périodes d'essai gratuites et l'on voit se développer des formules d'accès à l'Internet totalement gratuites. Quant aux micro-ordinateurs, leur prix les classe plutôt dans le petit matériel de bureau que dans l'investissement lourd

    Pour un simple usage de ce type une configuration coûte moins de 5.000 F : le budget Internet est inférieur au dixième d'un budget voiture.

    Les entreprises que nous avons rencontrées estiment d'ailleurs qu'une telle aide n'est pas souhaitable :

    5.2 Par contre savoir intervenir au stade coûteux, risqué, mais à fort enjeu : celui du véritable engagement sur les technologies Internet

    À l'inverse de l'affichette électronique publicitaire, des "sites plaquettes" des "boutiques clé en main" ou des Intranet "journal d'entreprise" déconnectés de la stratégie de la firme, une réelle stratégie Internet qui intègre cette technologie dans son processus de marketing, de conception, de conduite de projet, de commercialisation, de communication interne, de coopération interentreprises

    Il ne faut pas non plus sous estimer les risques liés au succès : il n'est pas toujours simple de gérer une demande de l'étranger très supérieure aux prévisions et avec des variations souvent brutales.

    Elle nécessite de ce fait un très fort investissement dans la réflexion stratégique préalable qui justifient le plus souvent l'appel à des conseils extérieurs

    Ce triptyque "enjeu - coûts - risques" est celui-là même qui justifie une intervention publique, d'autant plus que la compétition internationale qui n'est nulle part plus vive que sur le Web nous invite fermement à ne pas prendre davantage de retard (et des pays comme les USA et le Canada, conscients des enjeux ne ménagent pas leurs concours vis à vis de leurs propres entreprises).

    Cette intervention publique doit s'opérer à deux niveaux

    1. s'assurer que les PME puissent disposer des outils adaptés et trouver des partenaires compétents pour les aider à conduire une telle mutation :
  • des guides de bonnes pratiques1(*) (Cf opérations collectives)
  • des outils spécifiques (Cf r&D)
  • une capacité de formation (Cf formation)
  • des sociétés de conseil ayant de l'expérience dans ces domaines (Cf opérations collectives)
  • 2. si nécessaire leur apporter un concours financier
  • à l'investissement immatériel pour l'établissement du plan stratégique
  • puis éventuellement en tant que de besoin à l'investissement de modernisation nécessaire
  • Il s'agit en effet, pour créer les conditions du succès, de s'assurer de la cohérence entre la stratégie de présence sur le Web et : Prendre le grand large offre des horizons nouveaux, mais si l'étude de la météo et de la cartographie est indispensable, et si le bateau doit être conçu et équipé pour profiter des alizés et faire face aux tempêtes, il faut accepter, comme consubstantiel au Web, une navigation qui négocie avec les éléments imprévisibles dont les forces vous dépassent :

    Microsoft, a priori bien outillé pour maîtriser le Web, a du déjà changer radicalement 5 fois sa stratégie dans ce domaine

    Ce constat ne doit certes pas servir de prétexte pour éviter la réflexion préalable mais il invite sans doute à une certaine humilité dans l'approche, une progressivité dans la mise en oeuvre, et une marge de sécurité dans l'initiative.

    Dans certains cas, mais qui ne sont pas la majorité, l'activité sur le Web peut nécessiter un investissement significatif.

    L'investissement d'Opiocolor fabricant de mosaïque pour son système de production (conception assistée sur la réalité virtuelle) a dépassé 7MF et celui de Yellow Connection (télémaintenance), qui s'est conclu par un échec parce que le marché n'a pas suivi, plus de 5 MF

    Opiocolor www.opiocolor.com PME installée à Opio près de Nice, fabricant des mosaïques en pâtes de verre pour fonds de piscines, salles de bain ou façades, reproduit dessins peinture ou photos que souhaite son client:
    Depuis 1997, grâce à virtual Mosaïc, un logiciel relié à un casque de réalité virtuelle il permet au client de visualiser immédiatement le résultat final et d'apporter les retouches souhaitées.
    Le fichier numérique est alors transmis à l'usine via internet, processus qui a conduit à ramener le délai de conception-fabrication de 3 mois à 10 jours.
    L'entreprise dont on pouvait craindre la disparition face à la concurrence italienne espagnole et chinoise compte maintenant 40 personnes et a ouvert des filiales à Hong Kong et Dubaï

    Néanmoins la priorité devra clairement être donnée aux études approfondies de faisabilité, réalisées avec le concours d'un cabinet extérieur, car c'est là que l'intervention financière publique est la plus efficace.

    En cas de développements importants, nécessitant des capitaux extérieurs, cette étude devra, le plus en amont possible, associer les partenaires financiers de l'entreprise (notamment les apporteurs de capitaux) afin de pouvoir déclencher, dans des délais rapides, une décision pleinement éclairée de leur part :

    Les entreprises de croissance ont en effet bien davantage besoin de capitaux propres que de subventions pour financer leurs développements.

    Les investisseurs pour leur part ont surtout besoin d'informations et d'expertise crédible sur le projet

    5.3 Ne pas inventer des procédures nouvelles. Le portail des concours publics

    Pour aider les PME, il faut utiliser des procédures qu'elles connaissent déjà et dont elles ont pu apprécier l'efficacité

    Au démarrage d'une telle opération deux préoccupations s'affrontent toujours :

    Cette option permet en outre une intégration dans les contrats État-Régions dont nous avons vu l'importance.
    De plus, un financement à partir d'un même article budgétaire assure une indispensable souplesse de trésorerie pour un lancement qui se fera nécessairement à des rythmes différents selon les régions.
    Enfin en cas de décollage plus rapide que prévu, il sera possible de mobiliser immédiatement des fonds plus importants pour accompagner la dynamique crée

    Ces deux préoccupations ont pu jusqu'alors être conjuguées au sein de la procédure ATOUT: chaque nouvelle technologie dont il apparaît utile de promouvoir l'emploi, donne lieu à une déclinaison (un "volet") de celles-ci. Elle offre ainsi:

    Quelques idées si l'on veut trouver un nom
    @rester dans la ligne des animaux bondissant vers l'avant, avec un clin d'oeil à la technologie visée (Puce, Puma) et dans cet esprit on pourrait proposer Soutien au Projets Internet pour le Développement des Entreprises en Région (ce qui en outre donne une connotation de vitesse. Le mot correspondant au sigle figure dans le dictionnaire Larousse) et renvoie à une image positive d'araignée dynamique et sympathique).
    Ariane, fil produit par les jeunes araignées, et qui aide à trouver son chemin, est le symbole d'un remarquable succès français dont l'objectif initial était de lancer des satellites de télécommunications permettant à l'Europe d'échapper à une totale dépendance américaine
    @choisir le nom d'un découvreur de terres nouvelles qui se soient ultérieurement révélées particulièrement fécondes: dans ce cas, Jacques Cartier, découvreur du Canada, pays qui assure aujourd'hui la principale présence francophone sur le Web, s'imposerait vraisemblablement. (Malheureusement les épisodes historiques suivants symbolisent aussi certaines erreurs d'appréciation de notre pays quant aux territoires d'avenir)

    Il est cependant important de disposer de moyens propres à l'opération Internet pour financer les actions qui sortent du champ habituel des procédures publiques : les crédits spécifiquement prévus sur la ligne Internet devront pouvoir financer notamment

    Mais il convient parallèlement de mobiliser l'ensemble des outils existants (la description de toutes ces procédures est disponible sur le site www.drire.gouv.fr ou www.evariste.org/aides/guide.html

    Ces procédures devront cependant être élargies à l'ensemble du champ des PMI (agroalimentaire, BTP,...), et, au-delà, à certaines catégories de PME (logistique , VPC, édition, courtiers,...) concourant à notre compétitivité internationale comme ce fut le cas pour l'opération "autoroutes de l'information".

    Une segmentation sectorielle, par exemple entre PMI et PME serait, comme le montrent les exemples que nous avons analysé tout au long de ce rapport, très contre productive

    Aujourd'hui il nous paraît déraisonnable d'encourager des entreprises à se laisser enfermer dans des solutions "propriétaires" c'est à dire non conformes aux normes Internet (protocoles TCP/IP) :
    Nous proposons, dès aujourd'hui, de réserver LOGIC intégration à des projets Intranet et extranet c'est à dire conformes aux normes TCP/IP.

    En 1996 10 % des réseaux internes des entreprises américaines étaient des Intranet, cette proportion est passée à 60 % en 1997 et à 75 % en 1998 selon IDC. www.idcresearch.com On estime que 25% des crédits informatiques sont aujourd'hui consacrés aux Intranets aux États-Unis.

  • Les aides à l'export gérées par les DRCE, comme l'a récemment rappelé le secrétaire d'état au commerce extérieur, devront prendre en compte l'aspect stratégique de cette nouvelle approche de la prospection internationale en favorisant par exemple l'émergence de sites Web de qualité "internationale" (interactifs, multilingue, riches d'information, constamment mis à jour, fortement référencés, fortement intégrés à la stratégie commerciale de l'entreprise,...). et en prenant en compte des dépenses de ce type dans l'assurance prospection (voir COFACE www.coface.fr )
  • Ces aides forment un ensemble qui peut paraître complexe pour les PME auxquelles elles sont destinées

    Elles gagneraient à être présenté sous forme d'un portail, géré par les DRIRE, répondant ainsi à l'objectif du ministre du "one stop shop" : l'endroit où il est possible d'avoir une information globale sur l'ensemble des moyens disponibles du côté des pouvoirs publics pour conduire un projet à bonne fin

    6 Un volet incontournable de tout plan d'action efficace : la formation des acteurs

    Nous ne parlons pas ici de la formation initiale de tous ceux qui seront les acteurs de demain dans les entreprises mais c'est bien évidemment un point essentiel

    6.1 Une priorité : former le patron, ou mieux, l'équipe dirigeante

    Comme nous l'avons vu plus haut, le premier objectif est de former au moins un des cadres dirigeants de la PME et si possible le patron lui-même afin de lui donner les moyens Les projets Internet véritablement stratégiques pour l'entreprise ne peuvent en effet être conçus que par un cadre maîtrisant bien cette stratégie (bien souvent ce ne peut être que le patron), et ayant la connaissance des potentialités d'Internet,

    ...et non par un spécialiste d'Internet n'ayant qu'une connaissance superficielle de l'entreprise, de ses métiers et de ses clients.

    Des formations courtes (1 à 3 jours) analogues à celles organisées par l'UIMM dans les domaines de l'environnement et de la qualité devraient être rapidement mises en place

    Le gouvernement de Wallonnie, en liaison avec les partenaires sociaux et les établissements d'enseignement supérieur, a mis en place des organismes de formation (associations Technofutur3 de Charleroi www.technofutur3.be et Technifutur de Liège www.technifutur.be ) dont une des actions les plus interessantes sont des séminaires de 2 à 3 jours pour les équipes de direction avec comme objectif tout à la fois de les former sur l'utilisation des outils Internet et de les faire travailler sur les opportunités que cela peut représenter pour elles

    M. de Calan nous a indiqué que l'UIMM était prête à aller de l'avant: le problème comme toujours étant de convaincre les patrons de PME qu'il s'agit d'une véritable priorité: dans le domaine ) de l'environnement et de la qualité il était possible de s'appuyer sur des "prescripteurs influents (les acheteurs et la police technique). Dans le cas présent il conviendra de pouvoir s'appuyer sur les donneurs d'ordre pour motiver les entreprises de la mécanique

    Un tel programme de formation doit se donner 2 objectifs et respecter une contrainte :

    Objectif 1 : faire découvrir les principales fonctionnalités d'Internet

    Objectif 2 : montrer les usages possibles pour une PME susceptibles de concourir directement à sa compétitivité ou à son développement

    Contrainte : être très court (de l'ordre de 3 demi-journées de 5 h).

    La présentation doit démythifier et donc être extrêmement concrète : chacun doit disposer d'un micro-ordinateur et découvrir les différentes fonctionnalités, avec ses potentialités comme ses limites à partir d'exemples concrets , au cours d'une visite guidée à travers le réseau et de démonstrations simulées pour la partie essentielle (le back office) qui n'est pas visible depuis le Web.

    Quelques créneaux devront être réservés pour :

    Voir en annexe un canevas établi à partir de l'analyse conduite aux chapitres précédents

    Une formation plus ambitieuse pourrait s'inspirer de celles mises en place par Technofutur3 (voir plus haut), adressée à l'équipe de direction de la pme, et allant jusqu'au niveau de la réflexion stratégique et la mise en place d'un plan d'action

    6.2 Former les conseillers de l'entreprise sans oublier les experts comptables

    Il va de soi que ceux qui seront chargés, du côté des pouvoirs publics de conduire l'action, devront, au minimum, suivre une formation de ce type.

    Dès 1998 une formation commune aux DRIRE et aux CCI a été mise en place à titre expérimental. Après évaluation et ajustement il a été décidé de la généraliser.

    Il conviendra de former

    Le problème des entreprises de conseil est par contre encore mal résolu : trop peu d'entre elles ont aujourd'hui la compétence pour diagnostiquer rapidement l'intérêt d'un développement Internet

    Est-il raisonnable à l'heure actuelle d'aider financièrement, et donc de cautionner, l'intervention dans une entreprise d'un conseiller en qualité, en export, en intelligence économique, en intégration informatique ... qui n'aurait pas cette compétence minimum ?

    Que penserait-on d'un conseiller en énergie qui ignorerait les principaux usages de l'électricité ?
    Nous proposons que les aides du FRAC ne puissent être attribuées que si le conseil est capable de justifier une compétence, même minimum dans un premier temps dans ce domaine (il pourra bien entendu s'appuyer sur un collègue plus pointu s'il s'avère nécessaire d'aller plus loin).

    Sur ce point notons l'initiative de la Drire Aquitaine qui a organisé une formation, suivie d'une assistance techniques aux conseillers en stratégie de sa région:
    Trouver un formateur compétent ne s'est pas révélé être une mince affaire...

    Rappelons également le rôle essentiel de certaines professions comme les experts comptables à qui il serait extrêmement utile de proposer de telles formations (eux-même devant sans doute profondément repenser leur métier et leur organisation en réseau)

    Les guides méthodologiques, annuaires de compétences régionales (conseil, prestations de service, formation,...), outils d'autodiagnostic, guides méthodologiques dont nous avons parlé plus haut pourraient être utilisés et affinés dans le cadre de ces formations (leguide DiagnosTIC de la CCI Paris est issu du séminaire de formation des 60 conseillers PME de la Chambre)

    6.3 De nouveaux métiers? Ou plutot un profond changement dans les métiers actuels?

    Certes quelques nouveaux métiers émergent: en parcourant les offres d'emploi ou les descriptions de poste de France Télécom on découvre outre les webmaster, les hot liner, cyber-rédacteur, conseil en e-stratégie, manager en marketing interactif, techniciens en réseau IP, chef de projet multimédia, les web designer, les animateurs de forum, les chefs de publicité on-line, les conseillers en e-commerce, les cyberwriter, les Sysop, les vendeurs-animateurs multimédia,....

    Derrière cette floraison de néologismes qui pourrait laisser croire que l'arrivée de l'Internet se traduira seulement par l'arrivée d'une nouvelle couche de spécialiste et la disparition d'anciennes spécialités se cache une évolution beaucoup plus profonde de tous les métiers

    Tous les métiers sont profondément transformés: VRP, commerciaux en magasin, marketing/vente/sav, "appro", comptables, service achat, logistique, ingénieur, opérateur de machines, DRH, hiérarchies intermédiaires, "cadres" voir www.yolin.net/mutation_metiers.html en particulier l'organisation de l'entreprise qu'implique la mutation en cours amène à reconsidérer profondément le métier du cadre:

    cela implique de profonds changements dans la pédagogie de tous les formateurs de cadre et des mutations sans doute parfois douloureuses pour ceux qui sont aujourd'hui en activité : "aptitudes à travailler en réseau,à communiquer et à faire face le plus rapidement possible à des situations de plus en plus interactives" Alain d'Iribarne directeur du LEST du CNRS à Aix en Provence http://www.univ-aix.fr/lest

    l'ESC de Grenoble a créé un centre de recherche "Time" (Technological Impact on the Management of Enterprises http://www.esc-grenoble.fr/med-itn) afin d'aider les cadres à gérer cette mutation, la Fédération Française du Batiment vient de publier une étude "Ntic pour le développement de la compétence et de la formation, de même l'AFB (banques) et les Ecoles des Mines et des Télécom revoient en profondeur leur pédagogie dans cette optique

    Il en va de même pour les commerciaux (tant pour les acheteurs que pour les vendeurs):

    plus encore que de nouvelles compétences c'est d'un nouvel état d'esprit dont les entreprises ont besoin et c'est sans doute un des facteurs explicatifs majeur aux différences constatées entre les pays dans la capacité à tirer les fruits des nouvelles opportunités offertes par Internet

    Il convient donc de mettre en place des formations concernant chacun des métiers (comptabilité, achats, bureau d'étude, documentation, vente, maintenance,...): ces formations porteront autant sur les aspects organisationnels qu'implique la mutation en cours que sur les nouveaux outils qui se mettent en place

    6.4 Nécessité parfois de certaines formations plus pointues

    Certaines entreprises, bien entendu, pourront avoir besoin de personnel beaucoup plus "pointu" dans les technologies Internet (notamment les sociétés de services dont le développement doit être encouragé) :

    Toujours avec le même souci d'utiliser des "produits" dont le mode d'emploi est déjà connu par les PME, il conviendra de mobiliser dans ces cas les procédures ARC, CORTECH et aide au recrutement de chercheurs.

    Par ailleurs l'AFTEL remarque, à juste titre, que pour des fonctions de webmaster, des jeunes sans diplôme mais "branchés" et fortement motivés peuvent être particulièrement performants :
    il convient néanmoins d'être capable de détecter et de sélectionner ces jeunes à "haut potentiel" (plus encore que de les former car, là encore, l'expérience montre qu'une forte motivation permet une autoformation très rapide: le bilan du programme FIDJIT de formation de techniciens a l'informatique a été un échec en terme de formation, mais un franc succès en terme de détection de talents et d'embauche immédiate de ceux-ci).
    Il serait souhaitable qu'une initiative soit prise en ce domaine.

    En tout état de cause la procédure ARC, citée plus haut, a été instituée pour aider l'entreprise à s'attacher les services d'un cadre capable de créer une nouvelle fonction porteuse de développement.

    Elle doit être mobilisée pour ce type de profil.

    6.5 ...et à l'inverse de formations touchant un public très large

    En sens inverse il apparaît également éminemment souhaitable que très rapidement tout le personnel bénéficie d'un minimum de formation à Internet :

    L'expérience montre en effet que bien souvent des initiatives extrêmement intéressantes naissent tout à fait à la base, au contact des clients et des nécessités opérationnelles.

    ANNEXE I

    Un plan de formation en trois journées

    1ère esquisse

    Un tel programme de formation doit se donner 2 objectifs et respecter une contrainte :

    - Objectif 1 : faire découvrir les principales facettes d'Internet
    - Objectif 2 : montrer les usages possibles pour une PME
    - Contrainte : être court (entre 1/2 et 3 journées maximum),

    La présentation doit démythifier et donc être extrêmement concrète : chacun doit disposer d'un micro-ordinateur et découvrir les différentes fonctionnalités, avec ses potentialités comme ses limites, au cours d'une visite guidée à travers le réseau.

    Quelques créneaux devront être réservés pour un débat permettant d'aborder notamment les questions suivantes :

    L'objectif n'est bien évidemment pas d'arriver à une maîtrise des points abordés à l'issue de trois demi journées mais d'en "sentir" les potentialités. Le programme ci-après est un programme enveloppe: il part d'un niveau de compétence très bas et essaye de couvrir l'ensemble du champ : il faudra à l'évidence n'en extraire qu'une partie adaptée au public visé, à son niveau de départ et à son secteur d'activité et à la disponibilité en temps de l'auditoire

    NOTA : Tous les exemples auxquels il est fait référence ci dessous se trouvent développés (avec bien d'autres dans le rapport "Internet et Entreprise: Mirage ou Opportunité" www.evariste.org/yolin/2001

    - 0 - utiliser le micro, la souris, le clavier, écrire une note (logiciels de traitement de texte), l'enregistrer
    - 1-le navigateur, envoyer un e-mail avec la note en pièce attachée, répondre. Modem, FAI, les coûts/ les économies (le Faxkiller)
    - 2 - le moteur de recherche : qui parle de vous sur le Web ? Rechercher à partir d'un mot clé (ne pas oublier que 90 % des sites sont en anglais) ce que font vos concurrents. Enregistrer la présente adresse dans le bookmark
    - 3 - les hyperliens : un clic permet de visiter le concurrent sélectionné
    - 4 - retour sur le moteur de recherche grâce au bookmark. La publicité cliquable, visite rapide du site correspondant, l'e-mailing, les cookies, le SPAM, le flame (type cyberpromotion)
    - 5 - les ventes en ligne, musique téléchargeable protégée par une clé de copyright et payable par le porte-monnaie électronique (Paris music), achat à l'étranger d'un CD audio ( Amazon.com)
    - 6 - les ventes grâce à Internet : le Softselling, l'importance grandissante du phénomène aux USA (500 000 voitures vendues chaque année par le canal d'Internet par Autobytel)
    - 7 - la nécessité impérative du référencement(Netmarket.com)
    - 8 - visite d'un site offrant un catalogue de produits techniques à renouvellement rapide et nécessitant de nombreuses informations techniques (type AMP), le coût d'un site (direct et indirect) et les économies générées, ce qu'il ne faut pas faire (le site "zombie")
    mises à jour automatiques du catalogue (technologie objet)
    l'importance toute relative du paiement électronique
    - 9 - les liaisons nouvelles entre bureau d'étude, gestion et commercial sur le terrain (Arel ingénierie), les nécessaires réorganisations de l'appareil commercial et logistique (Hervé Thermique)
    - 10 - la conduite de projet, le groupware (Somfy), l'interconnexion des bureaux d'étude en CAO, la coingénierie de moules pour matière plastique (Alpha-c/Salomon)
    - 11 - l'EDI : présentation de l'EDI lite Les coûts. Utilisation prévue dans les relations avec l'administration
    - 12 -un gisement d'économies et de gains de productivité considérable pour l'informatique interne par rapport aux logiques propriétaires: le basculement vers l'Intranet(Essilor), et pour les relations interentreprises notamment dans une communauté professionnelle : l'extranet (projet ANX des constructeurs automobile américains)
    - 13 -les achats sur le Web (Bargain Finder), la recherche de partenaires (Lemaitre-securité)
    - 14 - le service après-vente, maintenance, dépannage, suivi des commandes : un contact plus étroit avec le client: visite d'un site avec FAQ, click&talk, tutoring des opérateurs, club d'utilisateurs. Transmission par document attaché de la photo numérique d'une pièce cassée au bureau d'étude à l'autre bout du monde pour diagnostique
    - 15 - la veille technologique, l'intelligence économique, le PUSH (appels-offres.com, Marimba, Qwam), les agents intelligents (Closing Bell), la nécessité d'une approche stratégique
    - 16 - les Bourses : (le site Net Tronic), achat et vente aux enchères (Onsale, Goinggoinggone)
    - 17 - appels d'offre internationaux publics et privés(visite du site polonais et de JAL)
    - 18 - exemple d'un réseau d'entreprises (Graphic village : forum, offres de sous-traitance, bourses d'emploi, veille économique,...)
    - 19 - le recrutement : visite d'un site (exemple de la CIA ou des hôteliers)
    - 20 - la téléphonie IP, les téléconférences et les visioconférences : coûts et horizons prévisibles.
    - 21 - télésurveillance (caméra sur la place du Kremlin), téléalarme (distributeur de boisson), télémaintenance (Yellow connexion), téléservices, télétravail (Vercors connect)
    - 22 - la sécurité a sa juste place : pirates, virus, espionnage, malveillance/cryptage, firewall, sniffer, antivirus


    1Notons ici la réalisation, dans le cadre du programme UCIP, du guide du commerce électronique, rédigé par une équipe animée par Daniel Kaplan http://www.echangeur.fr/actualites/publications/guide-du-commerce-electronique.p df